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Le rupellien
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27 novembre 2014

Les yeux ouverts dans la nuit

C'est curieux, même quand la fin de mois "passe", je me réveille en pensant à notre compte en banque. Il faut dire qu'on a aussi quelques trucs en retard. C'est un peu comme le pays, en moins pire. (La France, c'est quand même 0.5% de croissance, 10 milliards, obtenus grâce à 88 milliards de déficit : puisqu'on vous dit que ça "passe".) Hier, j'ai rencontré deux commerçants sur la corde raide : mois d'octobre catastrophique. J'ai aussi constaté la fermeture de certaines enseignes. Deux locaux vides dans la rue. Il semble que nous ne sommes pas les plus à plaindre.

Je me sentais ce matin solidaire de la "France des fins de mois difficiles". J'imaginais celle des indépendants "pauvres" qui ne cherchent qu'à sauver leur ferme, leur commerce, leur entreprise. Mais aussi celle des salariés, des sans-emploi, des retraités qui se demandent comment ils vont payer leur loyer, remplacer une machine à laver, réparer une voiture, aider leurs enfants... Combien sommes-nous ? 10%, 20% des Français ? Plus ? Quel impact cette masse de soucis, qui s'élèvent chaque mois dans tant de foyers, a-t-elle sur notre cohésion nationale, sur notre "bonheur national brut" ?

Je me dis que quand nous serons sortis de l'ornière, je ne veux pas oublier ce que j'ai ressenti ces dernières années. D'abord pour ne pas juger. Je sais ce qu'une petite remarque peut produire dans ces moments de grande dépendance. Ensuite pour garder à ma conscience qu'aucun vivre ensemble durable n'est envisageable dans une société qui laisse une partie des siens sur le côté.

Je me souviens qu'au moment de la Sortie d'Égypte, il fallait que tout le peuple soit libéré pour que tout le peuple puisse entendre la Loi. Il ne fallait oublier personne. Bien des siècles plus tard, au moment où la Bible a été écrite, les prophètes constatent la fracture sociale qui menace Israël : les ennemis extérieurs semblent même être des agents punitifs qui viennent, au nom d'un Dieu qu'ils ignorent, sanctionner un peuple divisé en son sein. Un peuple qui a oublié ses pauvres.

Les années trente nous disent aussi ce qu'un effacement de la mémoire et une perte de la solidarité peuvent provoquer dans un continent civilisé qui croyait avoir vécu sa "der des ders" vingt ans auparavant.

J'ai l'impression de plomber l'ambiance !

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