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Le rupellien
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21 février 2014

Pub belle la vie

Hier, nous visionnions le ixième épisode de Desperates Housewifes et, arrivés au moment de la coupure pub, nous zappâmes, ou plutôt nous accélérâmes car l'épisode était enregistré, mais nous le fîmes un peu trop vite. Nous dûmes donc rembobiner mais nous ne parvînmes pas à stopper au bon endroit, si bien que nous fûmes obligés de regarder la dernière pub. C'était le genre de pub que je ne supporte pas, le genre "humaniste".

Ce qu'il y a de bien dans la publicité, c'est que ça permet de se lever pour faire autre chose et de lutter contre la sédentarité. Mais parfois, nous ne parvenons pas à y échapper. Afin de stimuler nos neurones et de prendre une distance critique face à ces attaques contre des "cerveaux disponibles", nous nous amusons à les classer par genres et à les évaluer. Le genre le plus basique est la "réclame". Notre préféré, et sûrement le plus redoutable, est celui de l'humour. Le proverbe ne dit-il pas "femme qui rit, femme à moitié dans son lit". Ça doit aussi marcher pour les hommes, en tout cas pour deux homos qui en sont à la septième saison de Desperates housewifes.

Mais revenons aux pubs. Il y a aussi les "anxiogènes" comme celle pour une banque où l'on voit en noir et blanc une famille voguant en voilier dans la baie d'Halong. Une petite fille insouciante est adossée au bastingage, pendant que la voie off de sa maman déclare sur un fond de musique ambiguë : "bien sûr, c'est l'argent qui décide de vos futures vacances..." On dirait du Chabrol ! Moi, je suis à peu près sûr qu'on a retrouvé le bateau à la dérive : vide... Les pubs qui jouent sur l'érotisme sont, paradoxalement les plus innocentes et qui peut en vouloir à Sebastien Loeb d'avoir un peu de visibilité médiatique ?

Et puis il y a les pubs qu'on n'aiment pas. D'abord celles "qui se la pètent" . Oui, c'est le terme technique que nous employons et, curieusement, il s'agit souvent de parfums. Et les pires : les pubs humanistes. Une pub humaniste pour une cause humaniste, comme les restos du coeur, ça fait un peu "ton sur ton" mais ça passe. Ce qui est insupportable c'est qu'en général, les pubs humanistes cherchent à corriger l'image des entreprises les plus inhumaines.

La pub humaniste sent bon le terroir et la terre "qui ne ment pas" pour présenter les produits de l'industrie agro-alimentaire et conclut "retrouvons le goût du vrai". La pub humaniste aime bien montrer de bonnes gens simples et solidaires pour peu que leur entreprise soit une multinationale qui jette ses employés comme des kleenex. La pub humaniste aime parler en "nous" parce que "nous" sommes une grande famille, nous les pétroliers, les électriciens, les chimistes, les banquiers, les assureurs, les agents immobiliers, et "vous" ne viendrez pas chez "nous" par hasard.

Il faut toujours se méfier du "nous", même dans la Bible comme le montre l'usage de ce pronom par Luc à chaque fois qu'il veut laisser entendre qu'il y était. mais c'est une autre histoire.

Ces pubs "humanistes" ont néanmoins une vertu et pas des moindres : elles nous montrent la vanité des valeurs qu'elles mettent en scène. Certes, elles les détournent, mais celles-ci se laissent volontiers détourner. Même la révolte devient un produit qui permet de vendre très cher à des bobos de quoi conforter un peu plus l'image qu'ils se font d'eux-mêmes. Le cynisme de cette communication se met alors au service d'une forme de vérité : l'idéalisme, ça rapporte.

Pourvu qu'on ne tombe jamais sur des pubs existentialistes !

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