Cartoonesque
Après un mardi dédié aux représentants, un mercredi de retours. Quatre semaines d'efforts intenses, permettent désormais de circuler dans le bureau. Voyons : 20 cartons sur le sol et 6 sur une étagère. A raison de 6 cartons retournés par semaine, je vous laisse imaginer ce qu'était la situation fin janvier. Cela ressemblait à une vue aérienne du Grand Canyon avec d'étroites vallées serpentant de la porte à l'ordinateur et de l'ordinateur à la cafetière. On marchait comme des funambules en faisant attention à ne point heurter les piles de livres qui s'élevaient telles les rochers de la Monument Valley.
Quand le bureau sera dégagé, je m'attaquerais à la réserve qui, comme les terrae incognitae, n'est pas encore cartographiée. La-bas c'est beaucoup plus foisonnant. Ça évoque plutôt une sorte d'Amazonie, traversée par un chemin, un fleuve où s'effondre régulièrement toutes sortes de "choses" qu'il faut enjamber. Certes, il y a bien un certain ordre sur les étagères, ordre assez figé d'ailleurs pour celles qui sont devenues inaccessibles, mais j'ai du mal à y voir une zone de rangement. Pour ne pas me décourager, je me mets dans la peau d'un explorateur, d'un défricheur, avant d'y pénétrer. Je joue.
J'ai toujours eu beaucoup d'imagination et j'aime jouer. Je me souviens qu'au moment de quitter l'enfance, j'avais peur d'un monde d'adultes où l'on ne jouerait plus. A 46 ans, je suis totalement rassuré.