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Le rupellien
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27 octobre 2013

Charente Maritime : "terre de mission"

Dimanche 27 octobre : fête de la réformation. Le 31 octobre c'est l'anniversaire de la Réforme parce que c'est une veille de Toussaint que Martin Luther placarda sur la porte de l'église de Wittenberg c'est 95 thèses. Les Églises protestantes ont pris l'habitude de se réunir le dimanche précédent ou suivant cette date pour fêter ça. Cette année la réunion avait lieu à Saint Jean d'Y et nous y étions convié pour présenter une table de librairie. La veille nous avions frôlé la crise avec le Francus quand nous constatâmes que tout ne rentrait pas dans la clio. Nous avions pourtant confié 5 cartons à l'abeille qui participait comme déléguée catholique à l'oecumenisme. Finalement, je parvins à résoudre le casse-tête du chargement à 23 heures après avoir tout ressorti et tout remis dans le coffre. Grâce au changement d'heure, il n'était finalement que 22h !

Le résultat fut à la hauteur de nos attentes : certes le chiffre d'affaire n'a pas crevé les plafonds tout en étant très correct, mais notre grande satisfaction a été de montrer aux paroisses protestantes la richesse de notre assortiment. Une façon aussi de tourner la page d'un conflit vieux de cinq ans quand notre propre paroisse avait invité à la fête de la Réformation, qui se tenait à Rupella, une coopérative toulousaine (je n'ai rien contre Toulouse) et qu'on s'était fait dire que nous étions une "librairie catholique". Au même moment, on s'inquiétait chez certains responsables catholiques, dont le responsable de l'oecuménisme de l'époque devenu depuis vicaire général (une sorte de vizir qui voudrait être khalife), du fait que le PDJ avait été "pris" par les protestants. Finalement tout cela fut une invitation à passer de l'essence à l'existence.

La communauté rassemblée ce dimanche ressemblait à un frêle troupeau. 150 personnes sur les 200 attendues et beaucoup plus de cheveux blancs que de têtes blondes, d'autant que les rares jeunes présents étaient noirs. Les chants aux mélodies huguenotes et les paroles de Théodore de Bèze avaient un air xvième tout à fait "raccord" avec la salle de l'Abbaye aux Dames où se tenait le culte. On aurait pu craindre l'arrivée de dragons du roi mais ce fut un colosse africain, pasteur missionnaire de son état qui surgit et galvanisa les troupes. Cet homme avait senti l'appel de Dieu a quitter son pays pour prêcher l'Evangile dans le monde au moment où les Églises prenaient conscience que la mission ne pouvait pas être à sens unique.

L'homme qui nous parla avait une véritable envergure théologique et pastorale. On était loin de l'impression de "bouche trou" que donne la venue de prêtres africains à qui on semble faire la fleur de venir vivre dans un presbytère européen avec électricité et eau courante. J'ai pensé à l'effet qu'ont pu produire les missionnaires blancs en Afrique : le sentiment que quelqu'un vient chez nous, se met à l'écoute de notre histoire et nous propose des solutions inédites. Je n'ai pas dû être le seul car l'assistance était "scotchée" et la conférence fut suivie d'une séance de questions très dynamique et conclue par un tonnerre d'applaudissements.

Un responsable de la paroisse locale à qui je proposais de venir présenter des livres à l'occasion d'un culte me répondit : "vous savez, nous sommes douze", une autre personne parlait de "six" réguliers. Perdus dans la brousse, je suppose !

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