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Le rupellien
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19 juillet 2013

L'enfer c'est les autres ?

Hier nous sommes allés sur l'île de Ré pour une conférence nocturne dans les ruines de l'abbaye des Châte/liers. Il s'agissait d'évoquer Isa-ac de l’Étoile qui séjourna en ces lieux. Pendant que notre amie l'abeille captivait l'assistance, nous tenions le stand tout en bouquinant. L'air était très doux et plein de senteurs marines. Les enfants d'une famille catholique traditionnelle sont venus nous rejoindre fuyant une conférence qui n'était pas de leur âge. Ils ont pris des BD et s'y sont plongés en silence, sages comme des images...

Au même moment un groupe de jeunes gens torses nus, élastique du caleçon dépassant du pantalon, arrivait bruyamment : l'un d'entre eux avait une sorte de sono sur son vélo, d'autres portaient des bouteilles. Ils n'avaient visiblement pas prévu que les ruines de l’Église seraient occupées par une causerie spirituelle. Après s'être renseignés auprès de nous de "quand ça finirait" ils se postèrent à distance sans déranger.

En observant les trois petites filles dont l'aînée portait un sweat "ma°nif pour tous", leur petit frère, un blondinet tout de blanc vêtu, et les gaillards qui patientaient, je ne pus pas m'empêcher de faire un lien avec le chapitre de "Sartre en Diable" consacré à l'enfance du philosophe que j'étais justement en train de lire :

"On devient toujours soi-même, chez Sartre, en trahissant l'ange que les autres ont voulu que vous soyez et en renversant le monde qu'ils ont façonné, avec du mauvais stuc, autour de vous. Et quand se fissurent l'idéalisme premier et ses représentations fallacieuses, le monde apparaît dans sa terrible nudité. La découverte est brutale et le sujet est sommé, devant la contingence qui lui est ainsi révélée, de choisir. Ce monde qui montre son vrai visage, à rebours des idéalisations, Sartre ne cesse de le nommer 'enfer'. Le monde ne se donne jamais tel quel : il commence toujours par décevoir une attente. On n'y est jamais préparé. Il vient heurter l'image qu'on s'en était faite, qui s'était façonnée au sein de ces machines à fabriquer du leurre qu'on nomme les familles."

Bonne nuit les petits !

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Commentaires
B
Et voilà ! Sartre dit du mal de mon père ! "l'enfer, c'est les autres ! ". Evidemment, en premier lieu, celui qui le battait aux billes !
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