MI - KA - EL

Après Fran/ce-Espagne, ce soir c'est Holla+nde-France. J'ai peur que ça manque de buts. Avec Sa°rko ça driblait pas mal, mais y'avait souvent hors jeu et des fautes dans la surface de réparation. Bon finalement, j'échappe à la soirée politique en répondant sur FB à Mich°aël l'ancien élève retrouvé dimanche dernier. Francus, un peu délaissé picore du poulet froid et une tambouille qu'il s'est fait. Il est très autonome. J'ai remarqué que mon correspondant porte le même prénom qu'un de mes héros préférés : Micha/el Tolli°ver.

Micha/el, Mar)y Ann, Brian et Madame Mad/rigal, les personnages des "Chroniques de San Francisco". On a lu les six premiers tomes à la montagne, à l'époque où on avait des vacances. C'était un rituel le soir dans le lit, on lisait à tour de rôle à haute voix et ce que le découpage en courtes chroniques facilitait. Francus se satisfaisait de quelques épisodes, j'en obtenais un ou deux de plus, puis Francus "mettait des limites" et il fallait attendre le lendemain pour connaître la suite. L'auteur, Arm/istead Mau/pin utilisant la technique du cliffhanger qui consiste à laisser le lecteur en suspens à la fin de chaque chapître, c'était presque insoutenable.

Micha/el était le personnage auquel je m'attachais le plus. Il incarnait mon aspiration à une vie simple, tournée vers les êtres. C'est incroyable le pouvoir de ces feuilletons ! Tout ce qu'on investit de soi-même dans la lecture qui rend le livre si différent d'un lecteur à l'autre. Quand j'ai vu la version télévisée des Chroniques, j'ai d'ailleurs trouvé que ce n'était pas du tout le "bon" Micha/el. Autre phénomène : ces personnages deviennent réels, au point que le sixième épisode qui s'achevait en 1990 laissa les lecteurs malheureux, sans nouvelles d'un Micha/el séropositif. L'auteur, je crois, étant dans la même situation, avait décidé de suspendre son écriture. Quand un beau matin de 2007 on vit apparaître ça :

Des millions de lecteurs se sont précipités pour avoir enfin des nouvelles et ils n'ont pas été déçus. Au point qu'un autre tome est paru depuis : "Mary Ann en Automne". Le vrai dernier. Sauf si le compte en banque de l'auteur se met à faiblir.

J'ai avoué à mon ancien élève que la sympathie qu'il m'inspire le relie curieusement à cet homonyme littéraire. En tout cas à l'image que je m'en suis formé. D'une certaine manière, Mich/ael Tolli+ver lives et il s'appelle Micha/ël ! Prénom-question dont je détache spontanément les syllabes : MI (qui est) KA (comme) EL (Dieu ?) En même temps je réalise que ma mère s'appelle Michèle. Ça se complique ! Il se trouve que Mi/chaël fait des études de psycho. Mais peut-on interroger une question ? Mise en abîme.