Champion du monde !
C'est la mi-temps. Je suis plutôt optimiste : les Espagnols se font des passes mais leur possession est stérile et les contres français très convaincants. En plus, un nul suffit. Ça me rappelle l'époque où j'étais gardien de l'équipe de France. Eh oui, après avoir été formé à l'étranger, j'ai enchaîné les rencontres internationales. C'est pour cela que je savoure les matchs de foot à la télé. J'ai l’œil du portier qui lit en permanence la partie. Qui sautille dans la position du chat, "il gato", toujours fixé sur le ballon bien avant qu'il ne s'approche, criant pour repositionner la défense, prêt à sortir, prêt à bondir.
Il y en a qui doutent ? France-Italie, France-Angleterre, France-Irlande, France-USA, je ne me souviens pas de France-Espagne peut-être qu'il n'y avait pas de terrain dans leur séminaire. La seule fois qu'on a failli gagner, c'était contre les jeunes de la prison pour mineurs, avec don Agostino Casaroli qui les encourageait de la touche. Je ne sais pas si la manœuvre diplomatique est venue de leur aumônier, par ailleurs artisan de l'Ost Politik du Vatican, mais nous avons été prié de perdre. Concrètement, cela revient à transformer le goal en cible. La deuxième mi-temps me sembla fort longue. C'était quand même curieux que le curé de la prison soit celui qui a fait chuter le mur de Berlin. Au fait, c'est là que François va célébrer pâques. J'ai des infos...
Le match a repris, j'accélère. Si je les lâche du regard, ils seraient foutu de perdre. Un jour je vous raconterais comment j'ai été formé sur un terrain palestinien et que par une manœuvre habile je suis devenu l'incontournable international français de l'équipe. Bon ça chauffe derrière, à demain !