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Le rupellien
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26 mars 2014

Sur la plage abandonnée...

Ce matin, j'observais à nouveau le manège du tractopellesur la plage : il continuait à ramasser les gros galets mais il étalait aussi des tas de sable qui avaient été déposés dans un coin. Quand on pense que "la concurrence" est la plus petite des trois plages "artificielles" de la ville ! Ça doit faire cher les pâtés ! J'essayais d'imaginer quel système pourrait bien empêcher la mer de venir défaire jour après jour ce travail prométhéen. Mais à quoi bon, on ne lutte pas contre la marée !

C'est un peu la pensée qui m'est venue en regardant un péplum original qui mettait aux prises la philosophe et astronome païenne Hypathie et son terrible persécuteur Cyrille d'Alexandrie. On sent bien que la violence "chrétienne" n'était pas seulement soutenue par le pouvoir impérial, mais qu'elle allait dans le sens de l'histoire, que le paganisme était devant elle sans force, et ce, malgré sa longue histoire, son universalisme et les élites qui tentaient de le sublimer. Le chrétien que je suis "quand même" ne manqua pas d'être impressionné par une situation qui le ramenait au déclin actuel du christianisme en Occident.

On ne regrettera pas les digues hideuses que l'apologétique a dressées face aux vagues modernes et post-modernes. Mais comment ne pas admirer les efforts magnifiques que les chrétiens ont déployés pour que leur plage reste belle et attrayante pour les humains. Comment ne pas ressentir un peu de nostalgie, devant les restes mangés par l'érosion de tant de mouvements humanistes, d'oeuvres de bienfaisance, d'innovations pédagogiques, d'audaces théologiques et spirituelles et ce grand bateau tout rouillé qu'on appelait Vatican II ! On ne lutte pas contre la marée.

Quelques traditionalistes se sont réfugiés dans leur bunker qu'ils prennent pour une arche : immobiles, ils croient qu'ils avancent mais, cruelle illusion, ce sont les flots qui les dépassent ! Et il y a cette homme en blanc qui soulève l'enthousiasme des derniers vaillants qui s'en vont - inconscients ? - vers l'océan, armés de pelles et de seaux. Bientôt la vague qui les emportera, fera s'effondrer les dernières défenses et engloutira avec eux ceux qui les regardent narquois.

Et moi qui regarde impuissant et qui ai un peu honte d'avoir abandonné mes compagnons dans leur vain mais beau combat, et qui ai même renoncé à les héler du rivage - il faut certainement qu'ils aillent au bout de leur destin - , je me tourne vers un petit port qui résiste à tous les coups de mer, et des plus formidables : la foi d'Israël. En m'approchant, je découvre que ce port flotte, profondément ancré dans l'océan il s'élève toujours au-dessus des vagues et n'est fixé à nulle falaise friable.

Parmi les bateaux qui sont là amarrés, une barque dans laquelle un homme est assis de dos. Il se retourne et je le reconnais...

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