Le christianisme est-il en train de mourir ?

En ce moment, le Francus et moi, nous lisons à haute voix la biographie de Julien l'apostat par lucien Jerphagnon. Ce grand spécialiste de la pensée antique a aussi le mérite de très bien écrire. Tout en dévorant l'histoire comme un roman, nous devenons, jour après jour un peu plus savants. Nous voici transportés au moment même où un système religieux plurimillénaire semble sans force face au christianisme triomphant. Cette lecture nous évoque curieusement notre époque, où, en Occident, c'est le christianisme qui semble, à son tour, se vider de son sang.

Cela nous ramène à la problématique dont j'ai parlé hier : Le christianisme est-il condamné à devenir une religion minoritaire qui continue à s'adresser à ce que Bonhoeffer appelait des "derniers chevaliers ou des hommes intellectuellement malhonnêtes", ou peut-il parler aux hommes a-religieux ? "Les derniers chevaliers" me semblent être ceux qui tout en comprenant le monde moderne ont choisi de vivre authentiquement dans d'anciennes catégories. "Les hommes intellectuellement malhonnêtes" m'apparaissent comme ceux qui sont dans le déni et l'apologétique. Ils foisonnent dans ces mouvements réactionnaires qu'on trouve aussi bien chez les catholiques que chez les protestants. Peut-être aussi chez les orthodoxes mais c'est trop loin pour moi ! Ces mouvements ont un certains succès car ils se nourrissent du refus du mouvement. Ils croissent sur le déclin de la religion, comme les sectes, mais ne constituent en rien un renouveau. En réalité, ils accélèrent même la décomposition des religions qu'ils parasitent.

Une autre voie est-elle possible ? Non seulement, je le crois, mais je le vois !

A suivre...