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Le rupellien
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11 janvier 2014

Le mur

Drôle de fin de semaine marquée par le constat des progrès de l'effroyable antisémitisme. C'est un trou noir de notre civilisation qui se réactive à chaque fois qu'une crise la menace. Le combattre est une tâche des plus ardues car, comme la paranoïa dont il est l'incarnation, il se nourrit de tout : vous l'attaquez, il prospère, vous l'ignorez, il éclate, vous le raisonnez, il s'infiltre dans le cerveau reptilien, vous le prenez aux sentiments, il se fait froide logique, ... Il s'en prend aux Juifs visibles mais il panique devant les Juifs invisibles. Il est de gauche, il est de droite et même du centre. Il est populaire et il est aristocratique. Il est manuel ou bien intellectuel. Il est arabe, il est chrétien et il a des amis juifs ! Et il remporte sa victoire finale quand il déteint sur ses propres adversaires qui s'enfuient en criant : "il est partout !"

Ça fait peur. C'est un autre nom de la peur. Ce qui me fait le plus mal, c'est de penser que mes amis juifs n'ont pas d'autre choix que de vivre en se demandant ce qui peut tenir dans deux valises. Je pleure en écrivant cela. Je pleure sur moi, je pleure sur nous. Saint Paul présentent les chrétiens comme greffés à l'olivier qu'est Israël. Nazareth c'est étymologiquement la ville du "rejeton" ou du "surgeon" qui jaillit de la souche de Jessé. Alors que resterait-il du Christ si on arrache les racines, si on "éradique" le judaïsme ? Un arbre sec, une dent dévitalisée.

Un homme a vu le mal. Ses amis n'ont pas eu le temps de faire leurs bagages. Il a vu le même mal changer sa chemise brune contre une chemise rouge. Son pays s'est rempli de maisons fantômes, de rues fantômes, de villages fantômes, de quartiers fantômes. Et de ces maisons, de ces rues, de ces villages, de ces quartiers, glissant invisibles au milieu des nouveaux habitants, trois millions de fantômes et une odeur de livres brûlés. Cet homme, Dieu l'a pris, et il lui a dit : "vois, toi qui a vu, je t'élève, je dévie les balles, et maintenant parle". Il est silencieux et s'avance seul vers le mur. Les Enfants d'Israël le regardent glisser sa prière entre deux pierres :

DIEU DE NOS PERES, tu as choisi Abraham et sa descendance pour que ton Nom soit apporté aux nations : nous sommes profondément attristés par le comportement de ceux qui, au cours de l'histoire, les ont fait souffrir, eux qui sont tes fils, et, en te demandant pardon, nous voulons nous engager à vivre une authentique fraternité avec le Peuple de l'Alliance. Amen.

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