Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le rupellien
Le rupellien
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 7 335
Derniers commentaires
Archives
27 décembre 2013

Liberté !

Ce matin, j'ai encore été tiré du lit bien avant l'heure par mon projet de maison d'études. Ça m'a permis de faire des tas de choses : vaisselle, rangements, programmation de l'enregistrement de Desparate Housewifes, lecture des "Réforme" en retard, révision du règne de Philippe IV le Bel et je me suis même coupé les cheveux... en deux. Arrivé de bonne heure au travail, je trouve sur FB la suite d'une discussion tout à fait intéressante sur la liberté et la vérité et un lien vers une interview du primat des Gaules.

Il n'est pas bien de médire, mais... Disons qu'il m'est difficile de comprendre ce personnage. A chaque fois que je l'écoute, je me demande pourquoi il a été nommé à une telle responsabilité ? C'est d'abord sa manière de parler qui met en alerte : une fausse bonhomie avec un style d'aumônier scout qui veut se mettre au niveau des jeunes. C'est très révélateur du fond du discours condescendant et sans nuance. A propos de l'IVG par exemple : " Le plus grand drame que vit la France c'est le fait qu'il y a 200 000 petits Français qui meurent quoi. Bon moi je les aime..." Si on veut se faire une idée de l'ensemble du discours :  interview Barbarin .

On notera sa défiance vis-à-vis de la République qui se permet d'édicter des lois qui contredisent la Bible qui semble être d'interprétation évidente. Cela nous ramène à l'opposition que je pointais hier entre une "logique de Vérité" et une "logique de Liberté". La vérité ne rend-elle pas libre ? Il ne s'agit pas pour moi d'opposer Liberté et connaissance. Mais il faut se demander ce que l'on peut connaître. La vérité dépend ici de l'expérience qui la vérifie ou plutôt qui ne la falsifie pas. La question que se pose le lecteur de la Bible n'est pas celle du "comment" du monde mais celle de son "pour quoi". Ici nul expérience "extérieure" n'est possible, le vrai et le faux, le bien et le mal sont relatifs à des systèmes de pensée. Même les principes moraux qui semblent les plus universels sont des postulats que l'on pose à la base de ces systèmes. Je ne parle même pas des vérités qui changent au passage des Pyrénées comme l'écrivait Montaigne.

Notre cardinal peut bien se plaindre qu'un parlement change des lois qu'il pense éternelles, il oublie que l'universalité des vérités qu'il défend a été établie jadis par l'universalité des sévices qui étaient promis à ceux qui les contesteraient. Il est évident qu'en ces matières où nulle vérité ne peut être démontrée, si l'on veut tenir des affirmations absolues et les imposer à une société cela ne peut qu'appeler la violence. C'est dans la mesure où les religions sont dans la "logique de Vérité" qu'elles deviennent cause de conflits. Conflits dont la forme la plus courante est leur puissance d'exclusion jusqu'au sein des familles et des sociétés. Quand on dit que "200 000 petits Français meurent" ou bien on révèle un vrai massacre et il faut tout de suite prendre le maquis, le Vercors n'est pas loin de Lyon, ou bien on traite d'assassin la moitié de la population. Vue ainsi, la laïcité est un progrès et la démocratie est le meilleur système qui permette d'établir, dans leur relativité, des lois acceptables.

Qu'en est-il pour le chrétien ? N'obéit-il pas à une révélation qui a une portée universelle ? Ne doit-il pas se soumettre à la volonté d'un Dieu qui l'a créé dans un but bien précis ? C'est ainsi que beaucoup de croyants pensent "naturellement". C'est ainsi que beaucoup d'athées pensent qu'un croyant doit penser. Ce qui permet d'identifier la foi avec une abdication de la liberté face à la Vérité divine et de dénoncer ce qui est en fait "une mauvaise foi", un alibi qui justifie de surcroît des rapports de force injustes. J'ai été tenté, en voyant les défilés de certitudes de 2013, de laisser de côté un christianisme décidément ennemi des libertés qu'il n'accorde pas lui-même. Mais je ne peux pas identifier ma foi en un Dieu qui nous crée libres avec la soumission à l'ordre naturel. La Parole de Dieu, dont la Bible est le témoin, est une interpellation qui passe par l'épaisseur de l'histoire et de la conscience des prophètes et qui reste toujours à interpréter individuellement et collectivement.

Mon Dieu est un Dieu qui crée librement des créatures libres et créatrices. C'est un Dieu "père" et le genre de père que je connais n'est pas celui qui veut modeler son fils. Au fait, c'est le 27... Bon anniversaire papa !

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité