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Le rupellien
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11 décembre 2013

"Plus qu'une Église"

Ce matin, je suis en pleine forme. C'est louche... Faut-il s'en inquiéter ou y voir un signe encourageant suite à mes récents efforts ? Peu importe, j'utilise cette énergie retrouvée pour rattraper un peu les retards. Ce qui ne m'empêche pas de penser, entre deux cartons, à mon projet de "quakerisme chrétien populaire".

Je m'étonne de ma tendance à transformer en projets universels les minis progrès spirituels que je m'efforce, cahin caha, d'accomplir. Petit, je voulais devenir président de la République, mais la fonction a beaucoup perdu de son prestige, alors pape...

Le quakerisme est une idée géniale qui ne marche pas parce qu'il est universaliste et élitiste.

Né en contexte chrétien, ce mouvement qui ne voulait pas constituer une "église à clocher" de plus a fini par s'isoler et se diviser tout en se maintenant et en gardant un succès d'estime qui culminera avec la réception du prix nobel de la paix en 1947. Le quakerisme comme simple "société d'amis" aurait pu s'adresser à toutes sortes de chrétiens en les invitant à se centrer sur des pratiques spirituelles et éthiques. En devenant "une Église de plus", ils étaient amenés à faire de ce qui les rendait "plus qu'une Église" une norme. Ils transformaient l'Esprit en Lettre au lieu de tenir les deux, au risque de perdre l'un ou l'autre.

Par exemple : ils insistaient sur le fait que le baptême était avant tout la vie au jour le jour dans l'Esprit Saint. Ce faisant, ils rétablissaient la priorité du signifié sur le signifiant, rappelant utilement qu'un peu d'eau reçue sur une tête de nouveau-né ne suffit pas à faire un chrétien. En devenant une nouvelle religion, ils durcissent cette pratique en norme et suppriment la pratique du baptême d'eau. Ce qui les isole de tous les chrétiens et pose le problème de leur lecture de la Bible.

Ce manque d'enracinement dans la lettre historique du christianisme, a amené certains quakers, à mesure que le contexte chrétien s'affaiblissait, à développer, logiquement, un quakerisme de plus en plus universaliste tandis que d'autres réagissaient à cette tendance en fondant un quakerisme fondamentaliste proche de certains courants protestants. Le courant universaliste tend à se dissoudre dans la modernité, c'est le cas en Europe et le courant évangélique connaît un relatif succès surtout au Kenya et aux USA.

La logique du Quakerisme est universaliste. Il s'agit de tirer les conséquences existentielles de la foi en la lumière intérieure qui habite chaque être humain. Un quakerisme chrétien partagerait cet axe mystique et éthique tout en y ajoutant une pratique de l'écoute de la parole de Dieu. Il préserverait ainsi ce qui fait la force des deux pratiques.

Il devrait aussi appliquer aux tendances élitistes d'un quakerisme durci en religion, la même ouverture en devenant "populaire". Plus précisément, il s'agit de transformer en idéaux les dogmes qui régissent les valeurs quakers de simplicité, d'égalité, de vérité et de paix. Le christianisme ne peut pas être une religion des "purs".

Résumons : En renonçant à être "une Église de plus" un "quakerisme chrétien populaire" pourrait être "plus qu'une Église" pour tous ceux qui affirment le primat de l'expérience vécue de la lumière intérieure et de la foi en Jésus le Christ. En devenant le prophète de ce qui est "plus qu'une Église", je risque d'être "moins qu'un pape". Il faut savoir évoluer.

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